Quand on est rempli d’amour et qu’enfin on a compris que celui-ci ne devait pas être dans une cage, c’est comme si l’on redécouvrait ce que c’est vraiment aimer. L’amour n’est pas une possession, ni un contrat silencieux où l’on attend quelque chose en retour. Non, l’amour, c’est un souffle libre, un oiseau qui vole à son rythme, sans entrave, sans chaînes. On réalise alors qu’il ne doit jamais être enfermé, ni étouffé par les peurs, la jalousie ou le besoin de contrôle.
Quand on comprend cela, tout change. On se surprend à aimer plus sereinement, à laisser l’autre être pleinement lui-même, sans lui imposer des attentes ou des conditions. C’est une libération pour soi et pour l’autre, un espace où l’on respire ensemble sans se contraindre.
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C’est une découverte révolutionnaire, parce que pendant des années, on a peut-être cru que l’amour s’accompagnait forcément de sacrifice ou de possession. On a grandi dans des schémas où l’amour se mesurait à la souffrance, où il fallait prouver, encore et encore, que l’autre comptait plus que tout. Mais cette idée est fausse. L’amour véritable ne se pèse pas en sacrifices ou en preuves. Il ne se mendie pas, il ne se demande pas constamment. Il existe, simplement. Il est là, dans les petits gestes, dans les regards échangés, dans l’écoute silencieuse.
Et c’est là que beaucoup se perdent. Ils croient que pour aimer, il faut être toujours présent, toujours en attente de l’autre, prêt à combler ses besoins ou ses désirs. Mais aimer, ce n’est pas se perdre dans l’autre. Ce n’est pas non plus disparaître pour que l’autre puisse exister pleinement. Aimer, c’est se donner, oui, mais se donner avec conscience, avec discernement. C’est comprendre que l’autre n’a pas besoin de nous pour exister, mais que nous choisissons de marcher à ses côtés, parce que cela fait sens, parce que cela nourrit notre âme autant que la sienne.
L’amour, quand il est vrai, n’a pas besoin de chaînes. Il n’a pas besoin d’être sécurisé par des promesses vides ou des contrats silencieux. Il se nourrit de liberté. Et c’est cette liberté qui le rend si puissant, si beau. L’amour libre, c’est accepter que l’autre puisse évoluer, puisse changer, puisse même, parfois, partir. C’est avoir cette confiance immense que, quoi qu’il arrive, l’amour qu’on partage ne sera jamais perdu. Parce que chaque instant passé à aimer sincèrement est une graine semée pour l’éternité.
Pourquoi alors avons-nous tant de mal à laisser l’amour être libre ?
C’est simple : la peur. La peur de perdre l’autre, la peur d’être abandonné, la peur de ne pas être assez. Ces peurs, on les traîne avec nous depuis l’enfance. Elles sont là, tapies dans l’ombre, prêtes à surgir à la moindre alerte, à la moindre insécurité. Elles nous poussent à vouloir contrôler l’amour, à le mettre sous surveillance, à le cadrer, à lui imposer des règles. Mais tout cela, c’est une illusion. On ne peut pas contrôler l’amour, tout comme on ne peut pas contrôler la marée. Elle vient, elle repart, selon ses propres rythmes, selon ses propres lois.
Alors pourquoi essayons-nous encore de le faire ? Pourquoi mettons-nous des cadenas sur nos cœurs, des attentes sur nos relations, des conditions sur nos sentiments ? Parce que cela nous rassure. Parce que cela nous donne l’impression de pouvoir maîtriser l’incontrôlable. Mais en réalité, nous ne faisons que brider ce qui pourrait être beau, ce qui pourrait être grand.
Lorsque nous lâchons prise, tout devient plus simple. Nous cessons de vouloir que l’autre réponde à nos attentes, nous cessons de croire qu’il nous doit quelque chose. Et là, l’amour peut enfin respirer. Il peut se déployer dans toute sa splendeur, sans entraves, sans conditions. Il devient fluide, naturel. Il ne cherche plus à prouver quoi que ce soit, il ne cherche plus à correspondre à une idée préconçue. Il est là, dans le moment présent, dans l’instant, simplement.
Mais comment arriver à aimer de cette manière ?
Ce n’est pas facile, c’est vrai. Cela demande du courage, une certaine dose de confiance en soi, et surtout, une grande capacité à se libérer de ses peurs. C’est un chemin, un apprentissage. On apprend à aimer comme on apprend à marcher : un pas à la fois, avec des chutes, des erreurs, des moments de doute. Mais chaque pas que l’on fait dans cette direction nous rapproche de cette forme d’amour qui ne demande rien, qui n’exige rien.
Cela commence par un travail sur soi. On doit d’abord apprendre à s’aimer, à se respecter, à se suffire à soi-même. Parce que tant que l’on cherche chez l’autre ce que l’on n’arrive pas à trouver en soi, l’amour sera déséquilibré. Il sera toujours teinté d’attentes, de frustrations, de peurs. Mais lorsque l’on est en paix avec soi-même, lorsque l’on se sent complet, l’amour devient un choix, et non un besoin. Il devient un partage, et non une transaction.
Et c’est là que la magie opère. Lorsque l’on n’attend plus de l’autre qu’il comble nos vides, qu’il répare nos blessures, qu’il nous apporte ce que l’on croit nous manquer, on est libre d’aimer vraiment. On est libre d’accueillir l’autre dans sa totalité, avec ses forces et ses faiblesses, sans chercher à le changer, sans vouloir qu’il nous corresponde parfaitement.
Et si l’autre ne nous aime pas de la même manière ?
C’est là toute la beauté de l’amour libre. Il n’a pas besoin de réciprocité parfaite. Il n’a pas besoin que l’autre soit exactement sur la même longueur d’onde que nous. Parce que l’amour libre ne mesure pas, ne compte pas. Il se donne, sans attendre en retour. Si l’autre répond, tant mieux. Si l’autre ne répond pas de la manière attendue, ce n’est pas grave. Parce que l’amour, quand il est véritable, ne s’éteint pas pour autant. Il continue de vivre, de grandir, de fleurir, même dans le silence de l’autre.
Bien sûr, cela ne veut pas dire qu’il faut tout accepter, qu’il faut se laisser marcher dessus, qu’il faut rester dans des relations toxiques. Non. L’amour libre sait aussi mettre des limites, dire non, s’éloigner quand il le faut. Mais il le fait sans amertume, sans rancœur. Il le fait avec une compréhension profonde que l’amour n’a pas besoin d’être réciproque pour être vrai.
Comment alors peut-on vivre cet amour au quotidien ?
Cela commence par des petits gestes. Par une attention à soi, d’abord. Par une vigilance à ne pas retomber dans les schémas du passé, à ne pas se laisser happer par les vieilles peurs. Cela demande une certaine discipline, une capacité à se recentrer chaque jour, à se rappeler pourquoi on choisit d’aimer de cette manière.
Ensuite, cela se manifeste dans la relation. Par des mots, des actes, des silences aussi. Par une écoute active, un respect profond de l’autre. Cela demande d’accepter que l’autre soit différent, qu’il ait ses propres rythmes, ses propres besoins, ses propres envies. Cela demande de faire preuve de patience, de tolérance, d’ouverture.
Aimer librement, c’est accepter l’incertitude. C’est accepter que l’on ne contrôle pas l’avenir, que l’on ne sait pas où cette relation nous mènera. Mais c’est aussi savoir que, quoi qu’il arrive, l’amour que l’on a donné, que l’on a partagé, ne sera jamais perdu. Parce qu’il aura transformé, d’une manière ou d’une autre, celui qui l’a reçu, tout comme il nous aura transformés nous-mêmes.
Alors, quand on choisit d’aimer ainsi, on ne cherche plus la sécurité, on ne cherche plus la garantie que l’autre sera toujours là. On se contente de l’instant, de la beauté du moment présent. Et c’est cela, le véritable amour : une danse libre, où l’on s’accompagne sans jamais s’enchaîner
Nelly
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