J’entame un processus. Sa nature importe peu. Il pourrait être d’ordre personnel ou professionnel, après tout, il y a tant de raisons pour cheminer d’un point A vers un point B. Reste que j’entame ce processus emportant avec moi un mélange d’émotions allant de la peur à l’enthousiasme. Car on chemine rarement seul. On trimbale avec nous un bagage comportant tout ce que nous sommes et on en apporte même parfois trop juste au cas où…
Je décide donc de foncer. J’installe mon bagage un brin trop lourd sur mon dos, prête à aller de l’avant. J’ai en main mon plan d’action, il ne me reste qu’à faire le premier pas. Pas si simple, mais il faut bien se lancer un jour ou l’autre.
Une fois le premier pas franchi, j’aperçois une énorme montagne qui se dresse tout juste devant moi. Pas n’importe laquelle, il s’agit de la montagne de mes ambitions. Formée de mes objectifs, je peux déceler, sur son sommet, le but ultime que je me suis fixée. Il me semble si loin, presque inaccessible tout là-haut, entre les nuages.
Je sais que je devrais bouger, mais j’en suis incapable. Je suis simplement là, paralysée devant cette montagne que j’ai pourtant créée de toutes pièces. J’y vois les étapes que j’ai soigneusement établies. Je crois même apercevoir des obstacles. Est-ce la réalité ou de la fiction? Je ne sais plus trop, ils ont l’air si vrais que j’ai tendance à y croire avant même d’avoir essayé.
Toujours clouée sur place, je réalise que je ne sais pas par quel bout prendre ce mastodonte de roc. Alors que tout semblait clair au moment de partir, j’avoue me questionner sur mon choix:
- Est-ce pour moi?
- Ai-je vu trop grand?
- Et si j’échouais?
- Dans quoi me suis-je embarquée?
Le doute tourne en boucle dans ma tête tandis que mes yeux ne quittent pas le sommet de la montagne. Ce but que je me suis fixé, je veux tellement l’atteindre. Comment puis-je en être arrivée à douter autant? Mon bagage me semble soudainement très lourd. Je dois m’asseoir un peu pour me soulager de tout ce poids qui pèse sur mes épaules. À peine partie que déjà, je prends du recul! Bravo!
Et pourtant, c’est une fois assise en tailleur à même le sol que je comprends l’importance capitale de ce recul pour la suite de ce processus nouvellement entamé. C’est que dans cette position, je ne vois plus la montagne en entier. Je ne vois même plus mon but, mais je sais qu’il est là. Je sais à quel point il est important à mes yeux et que tant que j’aurai cette conviction, il ne sera impossible de l’oublier.
Reste à figurer comment progresser malgré l’énormité de la tâche. Envisageant les choses sous un angle nouveau, il m’est possible de repérer des éléments qui, jusqu’ici n’avaient pas réussis à capter mon attention. Je suis fascinée et attirée par un petit chemin qui se révèle à moi. Il semble facile d’accès et pourra certainement me mener à la prochaine étape de mon plan. Il y a cet autre chemin, un peu plus escarpé mais rempli de défis à relever.
Je décide de me relever bien déterminée à faire un choix. La montagne m’apparaît maintenant beaucoup moins effrayante. Je suis redevenue mobile et c’est avec confiance que je remets en marche parée à suivre ma voie pour atteindre les plus haut sommets!
Il se peut que, malgré toutes mes bonnes intentions et l’enthousiasme qui m’habitent présentement, il arrive, un jour, que la montage reprennent trop de place dans mon esprit. Je sais que pourrais paralyser de nouveau à la perspective de ce plan trop grand. Je sais aussi, et c’est la clé essentielle de ma réussite, que tout ce que j’aurai à faire c’est de prendre le temps de déposer mon bagage et de m’asseoir pour envisager les choses sous un angle nouveau.
Marie-Josée Guérin
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