Je me suis longtemps posé la question : « Qui suis-je? »
Et je ne pense pas être le seul. Je crois d’ailleurs que c’est LA question que nous nous sommes tous déjà posée au moins une fois au cours de notre vie et bien qu’on se la soit tous déjà posée à un moment ou un autre, il y a également fort à parier que la dernière fois remonte à loin. Ce que je me demande donc aujourd’hui c’est : « Pourquoi accorder autant d’importance à savoir qui je suis? »
Je m’explique.
Pourquoi je vis?
Peu importe d’où on vient dans le monde, notre âge, notre travail, notre culture, notre religion, je crois qu’on vit tous pour être heureux. Ouaip, le bon vieux bonheur, ça me semble une belle raison d’être sur terre. Alors maintenant qu’on a établi qu’on voulait tous être heureux, j’dois dire qu’ensuite, la question qui nous vient par défaut est : « COMMENT faire pour l’être? »
Et c’est là que tout se complique…
Car oui, c’est une excellente question, mais c’est également une question qui vient en deuxième alors qu’elle devrait venir seulement à la fin de l’examen. C’est vrai non?
Comment faire pour découvrir comment être heureux si tu ne sais pas d’abord qui tu es vraiment, ce que tu veux vraiment, tes forces, tes faiblesses, tes passions, tes talents, tes qualités, tes défauts, tes ci, tes ça, tes… etc.
Je crois que la base du bonheur vient donc, non pas du fait de savoir *COMMENT* y accéder, mais bien *QUI ÊTRE* pour y accéder. C’est vrai non? S’il y avait un chemin vers le bonheur, une route tracée, un raccourci, quel qu’un d’heureux n’aurait qu’à venir te voir et t’expliquer comment ça marche et ensuite HOP, le tour est joué. C’est un peu plus compliqué que ça j’en ai peur!
Ce que je veux dire par (QUI ÊTRE) pour y accéder, au lieu de (COMMENT), c’est que si tu ne prends pas suffisamment de temps pour t’arrêter, te demander VRAIMENT, *qui es-tu*, tu ne pourras qu’atteindre des formes de bonheur éphémère, des (plaisirs) et malheureusement, les sentiments associés à cet état ne durent jamais bien longtemps. Imagine recevoir une superbe auto pour ta fête, ou mieux, une maison, imagine l’émotion qui monte en toi, imagine-la bien, prends vraiment le temps de le faire. Maintenant, imagine-toi cinq ans plus tard, dans la même maison, crois-tu HONNÊTEMENT, que tu seras dans le même état d’excitation en la voyant? IMPOSSIBLE que la réponse soit oui, et c’est tout à fait normal, car l’être humain est un être de « buts ».
Je m’explique encore.
Il est dans notre nature de CHERCHER, parcourir, explorer, découvrir; on veut avancer. Le mot clé dans ce cas-ci serait le mot « PROGRÈS », c’est ce qui explique que, ce que nous ressentons sur le coup en acquérant quelque chose de nouveau, ne nous fasse plus le même effet des années plus tard. C’est également ce qui fait que notre relation nous paraît soudainement moins excitante, que notre emploi commence à nous paraître routinier, etc. Les éléments dont je viens de te parler sont en fait des éléments « EXTERNES », c’est pourquoi il est si difficile d’y attacher un sentiment de bonheur durable qui persistera à travers le temps. C’est entre autres ce qui crée les « éternels insatisfaits ». Tu dois également savoir qu’il existe une différence TELLEMENT grande entre être heureux CAR on reçoit une voiture, et être heureux EN recevant une voiture. J’explique la nuance.
Le bonheur, selon moi, (je ne détiens pas la vérité, mais si mon point de vue fait du sens pour toi alors tant mieux). Je disais donc, le bonheur selon moi, c’est de reprendre le pouvoir sur ta vie en assumant entièrement la personne que tu es, en étant entièrement intègre à tes valeurs et tes principes. Imagine, un monde où tu pourrais vivre sans jamais ressentir la pression sociale, sans avoir peur d’être jugé, sans avoir peur de dire ou faire quelque chose qui va paraître étrange, déplaire, ou qui ne sera pas accepté. Imagine pouvoir simplement être LIBRE d’être qui tu es, en tout temps! Ayoye! Ce serait fou hen!?
Juste imaginer le feeling, même en étant devant mon ordi en ce moment, je trip bin raide! Hahaha! Un monde sans peur ça t’tenterais-tu mon ami?! Ohhhh ouiii!
Par contre, ce sentiment de liberté n’apparaîtra pas du jour au lendemain. Nope! Désolé, haha!
Il va progressivement commencer à t’habiter à partir du jour où tu auras suffisamment travaillé sur toi pour vraiment en venir à te dire la VÉRITÉ sur qui tu es. Et j’te ferai pas de cachette, ce n’est pas toujours facile d’être soi-même. Quand tu es toi-même, le problème c’est que tu ne peux plus te cacher derrière des excuses et des défaites. Quand tu joues une game, quand t’es dans ton « personnage », s’il y a une situation qui arrive où tu es dans le tort, tu peux t’en sortir en disant simplement que tu le pensais pas, que t’as pas fait exprès, ou encore mieux, le fameux « bin non là, vous l’savez qu’au fond d’moi j’suis pas d’même ». By the way, petite parenthèse, on s’en fou vraiment de ce que tu dis que tu es au fond de toi, ce sont tes actes qui démontrent la personne que tu es vraiment! J’ai jamais vu un peintre arriver dans une exposition avec un tableau horrible en disant « ouin, je sais y’est pas mal laid, mais au fond d’moi j’vous jure que j’suis vraiment un grand artiste là! ».
Bref, ce que je voulais dire par tout ça c’est qu’il ne faut pas que tu t’attendes à ce que ce soit facile dès le départ d’effectuer le changement dans ta vie entre « qui tu pensais être » et « qui tu es vraiment ». Comme toute chose qui vaut la peine, ça demande du temps et des efforts, mais MON DIEU QUE ÇA VAUT LA PEINE !!
Alors nous y sommes, j’te l’demande : « qui es-tu vraiment? »
!! ATTENDS ATTENDS ATTENDS ATTENDS ATTENDS !!
Mieux que ça, j’te demande de me répondre, mais t’as pas l’droit de me parler de ton passé, de ton physique ni de ton travail!
Moins facile hen? Hahahaha
Non mais sérieusement, y as-tu déjà pensé? Te définir sans parler de ton passé, de ton physique et de ton travail, pas évident du tout, j’te l’confirme! Par contre, ce que ça va te forcer à faire, c’est de trouver d’autres façons de te percevoir, d’autres formes d’analyses te permettant de comprendre qui tu es et par le fait même, ce que tu veux vraiment. Par exemple, tu pourrais te rendre compte que ce que tu es, c’est l’amour, tout simplement.
Tu pourrais réaliser que c’est lorsque tu es avec les autres, et que tu leur donnes le meilleur de toi-même, que tu te sens vivant. Tu pourrais aussi découvrir que les fois où tu t’es senti le plus en paix et heureux, c’est quand tu donnais de ton temps à des gens qui avaient besoin de toi, quand tu faisais plaisir à quelqu’un qui ne s’y attendait pas, etc. Bref, tu pourrais commencer à réaliser que tu te définis selon tes valeurs au lieu de ton travail; de tes principes au lieu de ton physique; de tes idées au lieu de tes biens matériels et surtout, tu pourrais te rendre compte que tu te définis à travers le bien que tu fais aux gens qui croiseront ton chemin.
J’te l’dis, prends 5 minutes maintenant et demande-toi vraiment : « qui suis-je? ».
Une fois que tu auras fait le point, sois à l’écoute de tout ce qui t’est passé par la tête, le bon, le moins bon, sois à l’écoute de ce que ton cœur te dit. Tu pourrais réaliser qu’au fond, tu cherchais le bonheur teeeeeellement trop loin!
Imagine les yeux brillants d’une personne que tu aimes et qui te regarde comme si tu étais tellement précieux pour elle. Imagine vraiment son regard, vois la joie dans ce regard, vois le bonheur que tu lui procures, le bonheur qu’elle ressent, le bien que tu lui fais, et demande-toi, est-ce que ça doit vraiment être plus compliqué que ça la vie? La grosseur de ma maison, la valeur de mon auto, le nombre de points que j’ai fait dans mon match, ma note d’examen, est-ce que c’est « SI » important que ça au fond…
Si j’te disais que tu meurs dans au moins 30 ans, et que j’te demandais ce que tu attends de la vie, ce que tu voudrais le plus, tu m’parlerais probablement de ce que le ¾ de la population répondrait : « une grosse maison, voyager dans plein de pays, une famille unie, des beaux enfants, un travail que j’aime, ne pas manquer d’argent, être en santé, etc. »
Si j’te disais maintenant que tu meurs demain… ouaip…demain… il te resterait quoi de tous ces projets-là?
Je pense sincèrement que ce que tu voudrais le plus, c’est revoir le regard dont je t’ai parlé un peu plus haut, tu sais, ce regard plein d’amour, ce regard plein de bonheur et de gratitude, ce regard plein de vie. Ce regard que TU as installé sur le visage de cette personne et le sourire qui l’accompagne…
L’impact positif que nous avons sur la vie des gens qui nous entourent est, selon moi, le cadeau le plus précieux à offrir, et l’étincelle qu’on aura créée dans le regard des autres, est par le fait même, le plus beau cadeau à recevoir.
TOUT, je dis bien TOUT, pourrait t’être enlevé demain matin! Par contre, si tu as pris la peine de te demander : « qui suis-je? », et que tu consacres ta vie à agir, parler et penser en accord avec la réponse que tu auras trouvée, et qu’à travers ça, tu donnes le meilleur de toi-même aux gens qui t’entourent, comment pourrais-tu un jour avoir des regrets?
Comment pourrais-tu vivre une seule journée sans être fier d’être sur terre, en sachant que tu fais briller les yeux des autres et ce, en étant toi-même? RIEN, NI PERSONNE ne pourra jamais t’enlever ce que tu auras choisi de devenir, et une fois sur TON chemin, une fois que tu seras libre, en paix avec l’avenir, fidèle à toi-même et que tu auras la conviction qu’il en sera toujours ainsi, alors ENFIN, tu pourras vraiment commencer à faire ce qu’on appelle : « VIVRE »!
Merci d’avoir pris le temps de lire ce texte. J’espère sincèrement que ça t’aidera d’une manière ou d’une autre à trouver ce qui compte vraiment pour toi, mais ce que j’espère surtout, c’est qu’il t’aidera à accomplir la première étape du plus grand des voyages : trouver « qui tu es ».
« Celui qui porte l’amour lors de ses voyages ne sera jamais perdu, mais exactement où il se doit, car chaque être sera son frère, et chaque lieu sa maison »
– Manu Lemire