Prendre la décision de désencombrer, c’est faire le point sur nos habitudes de consommation

Prendre la décision de désencombrer, c’est faire le point sur nos habitudes de consommation

Nombreux ont été celles et ceux qui, bloqués à la maison pendant le confinement, en ont profité pour entreprendre ce gros ménage que vous repoussiez sans cesse faute de temps, d’envie ou d’énergie. Peut être avez-vous fait de même. Force est de constater en ces circonstances que la société de consommation et notre conditionnement de consommateur par la publicité directe et indirecte font que nous accumulons de plus en plus de choses, souvent inutiles.

Certains craignant une pénurie alimentaire ont ainsi stocké riz, pâtes et conserves. D’autres ont fait provision de packs de papier toilette. Si vous êtes comme moi, je n’ai rien stocké, j’ai regardé et vidé mes placards. J’y ai découvert une véritable collection de pâtes, de toutes marques et de toutes formes et un grand nombre de paquets de riz et de féculents divers oubliés sur une étagère ou un fond d’un tiroir.

Comme il nous était parfois compliqué de sortir pour faire nos emplettes, nous nous sommes tournés vers les livraisons à domicile, ce qui nous a conduit à établir par obligation une liste à travers la sélection des articles de nos achats. En procédant ainsi point de tentation de vous arrêter devant un rayonnage ou d’être attiré par la bonne odeur d’un plat que le traiteur du magasin prépare devant vous. Il y a quelques années, faire ses courses était une promenade. On se rendait au super ou à l’hyper en famille, on déjeunait souvent sur place à la cafétéria de l’établissement, on flânait ensuite entre les rayons, répondant aux sollicitations des hôtesses qui nous présentaient ou nous faisaient déguster de nouveaux produits et l’on passait des heures à acheter nombre de choses qui finiraient à la poubelle faute d’avoir été consommées aux bonnes dates ou qui s’étaient révélées inutiles.

Aujourd’hui, on passe de moins en moins de temps à faire ses courses. On les commande sur internet, on les fait préparer et on va les chercher au Drive In ou bien on se fait livrer à domicile.

Sommaire de l'article :

La méthode KonMari de Marie Kondo

L’essayiste et consultante japonaise Marie Kondo est spécialisée dans le rangement et le développement personnel. Dans son ouvrage  » La magie du rangement », qui s’est vendu en 2011 à plus de 1,3 million d’exemplaires au Japon, elle met en pratique ses techniques de Home Organising. Depuis son livre a été traduit et diffusé dans de nombreux pays, atteignant un tirage de 8 millions d’exemplaires en 2018. Elle est l’auteure de la méthode originale KonMari alliant rangement et développement personnel.

Cette méthode permet de maintenir son intérieur ordonné, favorisant ainsi un état d’apaisement mental, le fait de ranger et de trier générant une forme de relaxation. Savoir ranger n’est pas inné selon elle, il faut donc apprendre à ranger et à trier. Sa méthode devenue un véritable art de vivre a fait de nombreux adeptes à travers le monde. Elle compte au nombre des partisans de sa méthode plusieurs célébrités et personnalités publiques internationales. Les principales règles de la « méthode KonMari » sont au nombre de six. Faire du rangement un événement et considérer son intérieur et ses objets comme des êtres à part entière.

Les objets sont faits « d’énergies  » positives ou négatives selon qu’ils rappellent de bons ou de mauvais souvenirs ,Commencer par disposer par terre au centre d’une même pièce tous les objets en les triant par catégories (vêtements, objets souvenirs….). Se débarrasser du superflu et accepter de jeter pour mettre en valeur ce qui tient réellement à cœur. Si on ne sait pas quoi jeter, il faut se demander quels objets procurent vraiment du plaisir (« Tokimeku » en japonais,  » Spark Joy » en anglais, « Étincelle de joie » ou « Palpite » en français) et ne conserver que ceux-ci ,

Définir une place pour chaque objet qui le mette réellement en valeur et remettre celui-ci dans son lieu de prédilection après chaque utilisation , c’est la condition sine qua non du rangement efficace selon la « méthode de konMari », Imprégner ses objets ses vêtements d’une énergie positive en les aérant, en leur faisant prendre la lumière et en les considérant avec joie, Ranger ses vêtements selon la « méthode de KonMari » en les pliant et en les déposant horizontalement afin de ne pas les entasser les uns sur les autres.

Pourquoi désencombrer ?

Les raisons sont multiples: manque d’air,d’espace, de propreté…Interrogez-vous sur les raisons qui ont conduit à cet encombrement. Un manque de temps en général pour trier et jeter, des revenus financiers parfois limités ne permettant pas d’acquérir les indispensables produits d’entretien d’après rangement. Se désencombrer c’est l’occasion de faire le trie, de vendre ou de donner ce qu’on n’utilise plus, de réfléchir à ce qui est véritablement utile, indispensable à la vie quotidienne, de conserver des objets que l’on nous a offert et dont on a du mal à se séparer, d’éviter le superflu et de ne retenir que le nécessaire.

La société de consommation dans laquelle nous évoluons nous pousse chaque jour à acheter, à stocker, à conserver même ce dont on n’a plus véritablement besoin. Désencombrer ce n’est pas faire un grand ménage, mais ce doit être une décision mûrement réfléchie. Selon les adeptes, décider de désencombrer c’est « vivre avec moins, c’est vivre plus en adéquation avec qui l’on est, c’est mieux se respecter, mieux respecter son environnement et c’est aller à la rencontre des valeurs essentielles de l’existence ».

Désencombrer ne concerne pas que les objets mais c’est aussi se plonger dans les contrats, affiliations, services, abonnements accumulés au fil des mois et souvent inutiles. C’est l’occasion de faire le trie, de garder l’indispensable et de se séparer des contrats inutiles qui doublonnent souvent avec des conditions couvertes par exemple par l’assurance de nos cartes bancaires.

Prendre la décision de désencombrer, c’est de s’arrêter un instant, de prendre le temps de réfléchir, d’observer, de faire le point sur ses habitudes de consommation, de supprimer ou de réduire vos dépendances à l’alcool ou à la cigarette, de se poser une question toute simple …. » De quoi ai-je vraiment besoin ».

Les spécialistes conseillent d établir une liste de mémoire des 50 objets dont vous n’avez pas véritablement besoin ou de sélectionner 15 objets si vous deviez vivre demain en Robinson sur une île déserte.Dans leur livre  » L’art du désencombrement » A. Le Guiffant et L. Paré conseillent de se soustraire à la publicité. » Fermez les magazines féminins qui contiennent 2 pages de publicité pour 1 page d’article, éteignez la télévision ou profitez des publicités pour faire autre chose, fuyez surtout le téléachat.

Pour vous y aider, mettez sur votre boite à lettres un autocollant « STOP A LA PUBLICITÉ ». Selon Marc Burch du Réseau québécois de la Simplicité Volontaire… » on ne peut manger qu’une certaine quantité de nourriture, ensuite on doit s’arrêter. L’achat de vêtements n’est limité que par le budget, l’espace de la garde-robe ou idéalement, la prise de conscience de ce qui est réellement nécessaire et approprié.

Les minimalistes

Sur son site Becomine Minimalist, le blogueur américain Joshua Becker écrivait… » Le mouvement minimaliste prend de l’ampleur… la prise de conscience que la vie ne se résume pas à posséder ». Le consumérisme se porte bien, les publicités continuent à nous dire que notre prochain achat nous apportera satisfaction et les gens continuent à le croire. Mais un nombre croissant de gens réfléchis commence à saisir le mensonge et le doute dans cette affirmation.

Ils ont essayé de trouver le bonheur via la propriété mais s’en sont trouvés inassouvis. Et par conséquent ils continuent à chercher le bonheur et l’épanouissement à d’autres endroits, dans les relations, les causes sociales…L’essayiste française Dominique Loreau qui vit au Japon depuis plus de 40 ans propose dans ses ouvrages la recherche de la simplicité et de la légèreté. Elle a publié de nombreux livres tous édités en format poche dont « L’éloge de la légèreté, jeter l’inutile pour vivre plus libre » paru chez Flammarion en 2018. « Ne soyez pas esclave de vos objets, l’important n’est pas ce que nous possédons mais pourquoi et comment nous le possédons.

Un objet doit être utile, adapté à nos besoins, de qualité, avoir du sens et il est important qu’on l’aime… Il faut réduire tout ce qui éparpille notre pensée…faire le ménage chez soi, c’est faire le ménage en soi ».Anciennement coéditeur en chef de la maison d’édition de mangas Wani Books, Fumio Sasaki a décidé un jour de changer de vie et de devenir minimaliste à la suite d’un voyage découverte aux États Unis.

Selon lui, sa maison japonaise était devenue un vaste placard où s’accumulaient quantité d’objets … » que l’on vive seul ou avec d’autres personnes, peu d’entre nous acceptent la présence d’un colocataire. Et ce colocataire ce sont les choses. Et l’espace qu’occupent les choses est typiquement beaucoup plus grand que celui dont disposent les gens pour eux-mêmes… lorsqu’on choisit et réduit les choses autour de soi, on se comprend mieux soi-même,nos valeurs intrinsèques et ce qui est vraiment important.

C’est l’essence du minima-lisme ».Joshua Millburn et Ryan Nicodemus ont décidé de se débarrasser en 2010 de leurs affaires pour ne garder que l’essentiel. Depuis, ils écrivent des livres et animent des conférences gratuites sur le minimalisme à travers le monde pour expli-quer leur démarche. Ils sont suivis par plus de vingt millions d’adeptes de leur méthode. En 2016, ils ont réalisé un documentaire pour NETFLIX .

Les ermites de Harlem

En 1947, les frères Langley et Homer Lusk Collyer avaient accumulé au fil des années 136 Tonnes de bric à brac dont 25 000 livres dans les 3 étages de leur immeuble new-yorkais. Langley Collyer fut écrasé par une valise et 3 énormes liasses de journaux alors qu’il rampait dans un tunnel de journaux afin d’apporter à manger à son frère Homer, paralytique et aveugle qui mourut de faim quelques jours plus tard.

Les réfractaires

A l’opposé des adeptes du rangement et des minimalistes se trouvent les personnes atteintes du syndrome de Diogène. Celui-ci a été décrit par la gériatre américaine Allison N. Clark en 1975. C’est un trouble du comporte-ment entraînant des conditions de vie insalubres par accumulation des objets et des détritus. Le syndrome comprend une forme extrême d’accumulation compulsive ou Syllogomanie. Le nom du Syndrome vient du philosophe grec du IV° Siècle avant J.C, Diogène de Sinope, fondateur du cynisme qui avait choisi de vivre dans la pauvreté, hors de toute convention sociale et qui avait fait d’une jarre renversée son habitation.

La légende lui prête cette répartie faite à Alexandre le Grand qui avait émis le souhait de le rencontrer… « Ôtes toi de mon soleil », car il lui faisait de l’ombre l’empêchant de se réchauffer, démontrant son manque de considération pour autrui et pour les hiérarchies sociales. Le milliardaire américain Howard Hugues dans les dernières années de sa vie présentait ce syndrome.

Les personnes atteintes du Syndrome de Noé accumulent non pas les objets mais les animaux, le surpeuplement et l’insalubrité entraînant généralement une dégradation de la santé des animaux et de la personne souvent isolée qui les accueillent.

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Cet article est paru dans la revue JOHO N°02 -Janvier 2021 en vente dans notre boutique à l’unité. Vous pouvez aussi vous ABONNER.

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Publié dans Développement personnel le

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À propos de l'auteur

Marsal claude

Je suis né en 1943 en Algérie (Oran), de nationalité française, je vis à Marseille. Je suis retraité. Je suis veuf. Je préside l'association Mancala Production créée en 1996. Nous sommes spécialisé dans la production audiovisuelle. Nous avons produit le premier court métrage d'une douzaine de candidat(e)s à la réalisation....

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