J’ai le goût de siffloter mon présent, soudainement, comme un état lumineux qui s’installe et capture mes sens attendris. Je me ballade, cheveux au vent, espiègle et intègre, avec mon intérieur de femme aimante.
Parlons-en de cet intérieur qui digère dorénavant de saines relations; pour lequel je me suis acharnée à mettre en place des essuie-glaces de larmes. Sans blague, je débute un bel accomplissement de pardon avec mon moi d’avant que je n’ai pas su suffisamment aimer.
J’ignore si les mauvaises histoires accumulées, les très mauvais chagrins font partie du cheminement. Peut-être qu’existe un passage obligé d’erreurs, de déceptions, de blessures amoureuses pour arriver à voir enfin l’exactitude du petit bonheur dont on a besoin?
Pour ma part, mon mal-être laissait place à une médisance sur mon corps, mon cœur et, finalement, mon âme. Cela m’a pris beaucoup de temps à comprendre la gravité que je laissais s’enraciner comme un vil poison pour la simple et lamentable raison que ce n’était que moi. Je n’en valais pas la peine, selon le discours entendu maintes fois et qui faisait résonner mes craintes et mes doutes.
Sans doute qu’on ne se reconnaît plus, qu’on n’a guère l’ambition de se remettre au parfum qui sent la choucroute de trahison. J’avais la nette impression qu’à force d’écorchures d’amour, interrompu, malhabile ou rêvé, mon cœur était trop usé, qu’il fonctionnait que sur une espèce de pilote automatique d’où la magie avait cessé ses mascarades envoûtantes.
L’essence de vie revient.
À petits pas, j’ai l’impression de me retrouver, celle que j’étais avant la destruction massive. J’apprends à refaire confiance aux autres, à m’exprimer sans craindre le pire. J’ai envie de me présenter avec tout mon bagage généreux, m’intéresser à l’autre, des messages du cœur que je chéris. J’ai appris que le réel partage naît du don de soi, offrir ce que l’on possède de meilleur, avec réciprocité, pour récolter la pureté de la vie qui s’unit.