Très peu me suffit, mais ce peu doit être sincère

Très peu me suffit, mais ce peu doit être sincère

Il est des instants où l’on se rend compte que l’on n’a pas besoin de beaucoup pour être heureux. Un mot glissé avec douceur, un regard sincère qui ne fuit pas, un geste simple et pourtant chargé de sens. Tout est là. Je n’ai jamais eu besoin d’extravagance, ni de fastes éblouissants. Ce qui m’importe, ce n’est pas la quantité, mais l’essence de ce que l’on me donne. Très peu me suffit, mais ce peu doit être sincère.

Il y a trop de gestes vides dans ce monde, trop de sourires façonnés pour plaire, trop de phrases apprises par cœur et récitées comme des poèmes sans âme. On les entend dans les conversations des cafés, dans les salles d’attente des aéroports, et même dans les réunions de famille. Ces mots qui n’engagent à rien, qui flottent à la surface de nos vies sans jamais plonger dans la profondeur. Je ne veux pas de cela. Je préfère de loin le silence d’une présence sincère au bavardage futile qui cherche à remplir le vide. La sincérité, même en petite quantité, a une densité que les faux-semblants ne peuvent jamais égaler.

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J’ai appris, avec le temps, à reconnaître cette qualité rare. Elle ne se voit pas toujours, elle ne brille pas comme l’or. Elle est comme ces petits cailloux précieux que l’on ramasse dans la rivière d’un regard attentif. Elle est dans l’attente discrète d’un ami qui ne dit rien mais qui est là. Elle est dans la main posée sur l’épaule avec une infinie délicatesse, sans qu’aucun mot ne vienne troubler ce qui n’a pas besoin d’être dit. Ces gestes sont minuscules mais leur valeur est immense. Tout le reste peut bien s’effriter, se déliter avec le temps, mais ces moments-là restent. Comme gravés dans la chair de notre mémoire.

Je ne veux pas que l’on me promette la lune. Je n’ai que faire des grandes déclarations, des serments enflammés qui s’éteignent aussi vite qu’ils ont été prononcés. J’ai vu trop de paroles se consumer dans l’éclat d’une passion factice. Ce que je désire, c’est un mot vrai, juste un. Pas besoin de mille promesses ni de grands gestes pour me convaincre. Un simple « je suis là » , dit avec cette sincérité qui ne cherche rien, qui ne se pare d’aucun artifice, suffit à combler ce que d’autres essaient de remplir avec un déluge de faux-semblants.

Combien de fois ai-je été déçu par ces montagnes de promesses qui s’écroulent à la première brise ? Ces cadeaux que l’on offre plus pour se donner bonne conscience que pour le plaisir de partager. Ces gestes d’apparat qui sont comme des fleurs de plastique : jolies en surface mais dépourvues de parfum. Je n’attends pas qu’on m’offre le monde. Un geste, un seul, mais qu’il soit fait avec tout le cœur. Voilà ce qui me touche. La sincérité, même en petites doses, est plus précieuse qu’une multitude de fausses attentions.

La vérité, même lorsqu’elle est douloureuse, a une beauté que le mensonge n’aura jamais. Elle est nue, dépouillée, et c’est précisément cette nudité qui la rend si forte. Je préfère une parole franche, même si elle blesse, plutôt que mille flatteries qui cherchent à me séduire. Car la flatterie est un poison qui endort l’âme, tandis que la vérité, elle, même lorsqu’elle fait mal, réveille ce qui en nous est endormi. Elle secoue nos certitudes, elle déchire le voile de nos illusions. Elle nous ramène à nous-mêmes.

Il y a tant de moments dans la vie où l’on se perd dans le superflu. On s’entoure de gens, de choses, d’activités qui remplissent notre quotidien, mais qui ne laissent aucune empreinte durable. On se laisse happer par les apparences, par le bruit du monde, par cette course effrénée vers on ne sait trop quoi. Et puis, un jour, on s’arrête, épuisé, et l’on réalise que tout cela n’était qu’un mirage. Ce dont on a vraiment besoin, c’est de peu. Mais ce peu doit être sincère.

Je pense à ces amitiés que l’on croit solides, à ces relations que l’on pense réelles, et qui s’évanouissent au moindre souffle d’adversité. À ces « je t’aime » murmurés du bout des lèvres, à ces « tu peux compter sur moi » qui s’effondrent dès que l’on cherche un soutien véritable. Tout cela n’a pas de poids. Ce qui a du poids, c’est un regard qui ne ment pas, une main qui reste même quand tout s’écroule, une présence qui ne fuit pas quand les masques tombent. Ce qui a du poids, c’est la vérité, même lorsqu’elle est minuscule.

Je n’attends pas que l’on me couvre de louanges ou de cadeaux. Je n’ai pas besoin de ces éclats brillants qui éblouissent mais finissent par aveugler. Ce que je cherche, c’est une petite lumière douce, celle qui vacille mais ne s’éteint pas. Cette petite flamme, qui, même dans l’obscurité la plus profonde, continue de briller. Un sourire sincère dans la tourmente, un geste d’affection qui ne se réclame pas. Je n’ai besoin de rien d’autre. Tout le reste n’est que poudre aux yeux.

Il est facile de dire « je t’aime » quand tout va bien. Il est facile de promettre le monde quand les vents sont favorables. Mais quand le vent tourne, quand la mer se déchaîne, c’est là que l’on voit qui tient bon. C’est là que l’on distingue le vrai du faux, le sincère de l’illusoire. Ce qui reste, c’est souvent très peu. Un geste, un mot, une présence. Mais ce peu, s’il est vrai, est plus fort que toutes les déclarations grandiloquentes. Parce que la sincérité a une force que rien ne peut détruire.

Il y a des gens qui passent leur vie à accumuler : des biens, des amis, des conquêtes. Ils bâtissent des châteaux de cartes qui s’effondrent à la première tempête. Et puis, il y a ceux qui choisissent de rester simples. Ceux qui n’ont pas besoin de beaucoup mais qui s’assurent que ce qu’ils ont est vrai. Ces personnes-là, même si elles semblent avoir peu, possèdent tout. Car ce qu’elles ont, personne ne peut le leur enlever. Ce qu’elles ont, c’est l’essentiel. Ce qu’elles ont, c’est la vérité, la sincérité, même en infime quantité.

La sincérité n’a pas besoin d’être démonstrative. Elle n’a pas besoin de crier pour se faire entendre. Elle parle bas, mais elle touche droit au cœur. Elle est comme cette petite étoile dans le ciel, perdue au milieu de milliards d’autres, mais qui, par sa simple présence, illumine la nuit. On la reconnaît à ce qu’elle ne cherche pas à s’imposer, à briller plus que les autres. Elle est là, discrète, mais constante. Toujours fidèle à elle-même.

Très peu me suffit. Mais ce peu doit avoir cette intensité, cette vérité qui ne trompe pas. Je n’ai pas besoin de grands discours. Une parole, un geste, un silence même, mais qu’ils soient vrais. Je préfère une seule parole sincère à des pages entières de faux-semblants. Je préfère un seul geste d’amitié véritable à des démonstrations d’affection calculées. Je préfère le silence de ceux qui n’ont rien à prouver à l’agitation de ceux qui veulent se faire remarquer.

Parce qu’au fond, ce n’est pas la quantité qui compte. Ce n’est pas le nombre de personnes que l’on a autour de soi, ni la taille de ce que l’on possède. Ce qui compte, c’est la qualité de ce qui reste quand tout le reste a disparu. Ce qui compte, c’est ce qui est capable de durer. Ce qui compte, c’est cette petite étincelle de vérité qui, même lorsque tout semble perdu, continue de briller.

Nelly

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