Lors de mes accompagnements avec les femmes, la même problématique revient souvent :
« Lorsque je me mets en couple, je deviens une autre femme, je m’oublie, je me façonne et je répète à nouveau les mêmes schémas amoureux qui se soldent par un échec. »
La femme peut manquer de place ou perdre sa place dans le couple et c’est souvent en lien avec son histoire personnelle. Il y a bien sûr le modèle parental, quelle place avait la femme (ma mère) dans le couple ? Et là, nous pouvons extrapoler à nos ancêtres féminines, car c’est dans la plupart des cas une répétition.
Mais également, quelle était ma place en tant qu’enfant et ensuite fille dans ma famille ?
Si vous avez souffert d’un problème de place, vous allez le répéter dans votre vie, dans vos relations. La petite fille qui n’a pas trouvé sa place dans le noyau familial va créer des comportements et des croyances pour se faire accepter et aimer. Comme être utile, être parfaite, se mettre en retrait, être l’infirmière ou la sauveuse… Et lorsqu’elle devient femme et forme un couple, elle va continuer à se façonner et se comporter de la même manière pour être acceptée et aimée.
Voici quelques motifs d’un enfant qui n’a pas trouvé sa place :
- Lorsque l’enfant n’était pas attendu par les parents ou attentes d’un garçon alors que vous êtes une fille
- Sensation d’être incomprise par toute la famille, se sentir étrangère à sa propre famille
- Rejet par un des deux parents, non-acceptation de notre véritable nature, remontrances continuelles à chaque fait et geste
- Perte d’un enfant avant notre naissance et avoir la sensation de le remplacer (peut-être sur le plan inconscient)
- Solitude manque de soutien et de présence parentale, enfant non reconnu par un des deux parents.
Les conséquences de ne pas avoir sa place de femme dans le couple vont engendrer dans le temps un manque de joie, de créativité, de partage. Car la femme va se sentir transparente, elle sera influencée par son compagnon sur ses volontés, désirs et mode de fonctionnement. Elle n’aura pas d’identité propre en dehors de ce modèle « couple », son rôle de compagne, épouse, partenaire, concubine deviendra sa nouvelle identité et prendra le dessus sur sa vie personnelle, professionnelle et relationnelle.
De nombreuses femmes perdent leurs âmes sauvages, leurs féminins sacrés et puissants dans ces rôles, car elles se sacrifient aux bénéfices du couple. Dans tous les cas, c’est ce qu’elles croient …
Car la vie va leur révéler à un moment ou un autre qu’elles se sont perdues en chemin (dépression, lassitude, émotions et créativité gelées, faible estime, goût à rien, etc …). Le besoin d’appartenance, de trouver sa place va les pousser à se conformer à l’attente que l’on a d’elles. C’est comme un commerce déguisé, si je remplis toutes les cases, la femme-modèle, bien élevée, bien intentionnée, qui s’essouffle à vouloir être parfaite, j’aurais enfin la validation et l’amour que je recherche tant sous la forme d’un couple uni, épanoui et amoureux !
Mais c’est ainsi que l’on se perd, car ce comportement coupe la communication avec notre nature féminine et instinctive.
Puis, il y aura d’autres femmes qui à l’inverse de rester dans un couple où elles ne trouvent pas de place (amour, valorisation, reconnaissance) vont partir en quête à la recherche de la personne d’une manière compulsive et répétée. Elles reproduisent sans cesse un comportement qui ne leur apporte aucune satisfaction et les affaiblit, car elles rouvrent à chaque fois leurs blessures d’une manière plus grande.
Et enfin celles qui préfèrent rester seules, plutôt qu’à nouveau se sentir blessées ou rejetées. Ces femmes n’arrivent pas à conserver l’épanouissement qu’elles éprouvent dans le célibat en étant en couple. Cette forme de liberté qu’elles s’octroient seules s’effondre lors qu’elles sont avec un compagnon, car elles rejouent leurs schémas passés.
Pour savoir si vous êtes une femme exilée qui n’a pas trouvé sa place : (tirée du livre « Femmes qui courent avec les loups » de Clarissa Pinkola Estés.)
(…) il suffit d’observer si elle est incapable d’accepter un compliment sincère. Ce pourrait être bien sûr affaire de modestie, ou de timidité – quoiqu’on classe trop souvent sous le label « simple timidité » de nombreuses blessures graves – mais souvent, ce compliment est reçu avec embarras par la femme parce qu’il provoque automatiquement un dialogue déplaisant dans son esprit.
Si vous lui dites qu’elle est jolie, ou que ce qu’elle crée est beau, ou la complimentez sur une réalisation que son âme a inspirée ou imprégnée, quelque chose dans son esprit va lui dire qu’elle ne le mérite pas et que vous êtes stupide de penser ainsi. Plutôt que de comprendre que la beauté de son âme transparaît quand elle est elle-même, la femme va changer de sujet et priver de nourriture l’âme-soi, qui se développe lorsqu’on la reconnaît, lorsqu’on la voit.
L’ultime tâche de l’exilée qui a retrouvé les siens va donc être non seulement d’accepter son individualité propre, son identité spécifique, mais d’accepter sa beauté… (…)
Retrouver sa place de femme dans son couple, demande un premier état des lieux. Voici quelques questions pour vous aider à faire un rapide bilan :
- Quelle est ma place dans le couple ?
- Quelle est ma place en dehors du couple ?
- Comment continuer à travailler sur mon propre épanouissement quand le couple semble être ma référence ?
- Quelle femme suis-je dans ce couple ? Est-elle réellement qui je suis ?
- Suis-je en perpétuelle demande ou celle qui offre sans compter ?
Il est possible selon votre histoire personnelle qu’un accompagnement avec un thérapeute puisse être nécessaire. Le problème de place est un thème qui diffère pour chacune selon son intensité. Si vous ressentez que c’est un sujet important dans votre vie, je vous encourage à vous faire accompagner pour retrouver votre juste place.
Jessie Birra
Clespirituelles.com
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