Je sais que je suis une empathe naturelle et je dois dire que, parfois (voire souvent), j’aimerais ne pas l’être autant car si cela me permet de retirer beaucoup d’amour dans les gestes de compassion et de bienveillance que je sais prodiguer, il est souvent très souffrant pour moi d’être confrontée à l’indifférence et à l’intransigeance de la masse.
Depuis toute petite, je porte en moi cette capacité de me projeter dans la situation de l’autre, tant et si bien que mon premier réflexe est le non-jugement ou, du moins, j’essaie toujours d’avoir un peu plus de détails avant de rendre un verdict cinglant. Et pour les fois où je n’y arrive pas, je m’en sens profondément honteuse.
Je sais bien que nous sommes tous différents dans notre façon de penser, dans notre façon de ressentir les choses et dans notre façon d’exprimer nos émotions et de réagir aux circonstances. Nous sommes différents parce que nous avons un vécu, un parcours de vie unique et propre à chacun.
Certains d’entre nous avons fait de nos épreuves des victoires et des fiertés alors que d’autres sont toujours à la recherche du sens de la vie. Du sens de leur vie. Ce sont peut-être ceux-là même qui sont rapides à dégainer pour fusiller sur place tout ce qui ne correspond pas à leur réalité ou, devrais-je ajouter, à la perception qu’ils se font de leur réalité.
Pour tout dire, j’ai franchement horreur de tout ce qui est apparenté à la médisance et à la méchanceté : diffamation, dénigrement, ragot, etc. Bien sûr, il est parfois probablement justifié d’envoyer quelqu’un à la guillotine, mais à quoi bon… À quoi ça sert, justement, d’utiliser les précieuses minutes de notre vie pour haïr secrètement et, surtout, pour haïr publiquement un autre être humain parce qu’il n’a pas dit, pas fait, pas pensé comme nous?
Nous vivons présentement une situation anxiogène qui, je dois dire, fait ressortir nos traits dominants et pas toujours ceux qu’on voudrait voir ou montrer. N’oublions pas qu’après cette épreuve, nos voisins seront toujours nos voisins et que l’intolérance, peu importe si on croit qu’elle est justifiée ou non, est et restera toujours de l’intolérance.
Je nous souhaite tous beaucoup d’amour en ce temps surréaliste, et ce, afin que le seul souvenir qu’il en reste soit que nous avons été solidaires et empathiques les uns envers les autres.
Jackie B. Hamilton