L’hypersensibilité est un diamant qu’il faut apprendre à polir pour laisser apparaître son éclat le plus prestigieux et sa puissance indicible en le préservant dans un écrin précieux au cœur des relations aux autres…
Deux points de vue s’opposent sur la sensibilité. Certains la classent automatiquement dans les défauts, alors que l’intelligence sensible est l’or de la créativité et de l’humanité.
Commençons par essayer de mieux comprendre la notion de sensibilité au cœur de l’être.
Les personnes sensibles vivent sous l’emprise de leurs émotions décuplées qui les rendent plus réactives que les autres. Elles sont directement impactées de manière plus profonde dans les interactions et les maladresses inconscientes qui se trouvent dans les relations humaines.
Une parole trop vive, une remarque trop personnelle, une moquerie appuyée, un excès de négatif dans la critique ou la médisance et la personne sensible perd pied et se voit déstabilisée par cette ambiance trop lourde et pesante, comme si elle devenait une véritable éponge de la toxicité qui se dégage, en s’imprégnant automatiquement des émotions négatives des autres inévitablement, ce qui la pousse à être sur la défensive , à réagir par l’attaque , par les larmes ou à fuir pour se protéger !
Ce n’est pas un choix de sa part. Être sensible ne se contrôle pas, on ne devient pas hypersensible, c’est une nature propre à un individu. Cette hyper empathie n’est pas simple à gérer au quotidien. Avoir cette envie constante d’être agréable aux autres, de faire attention à eux, d’être dans une écoute bienveillante, est vraiment éprouvant, si bien que le moindre petit détail infime que les autres ne voient pas, finit par l’ébranler dans sa stabilité émotionnelle.
Malheureusement, l’être sensible est rarement compris des autres, on le pointe du doigt comme s’il s’agissait d’une faiblesse de caractère, on critique sa manière d’être. On le traite de « faible », de « trop gentil », on l’accuse de manquer de caractère, d’être trop pleurnicheur. Ce n’est pas une forme de lâcheté, mais bien une manière de l’individu sensible de créer la vie à partir des bases plus saines et des valeurs du cœur, dans la douceur et la délicatesse de son âme et non dans la brutalité, la violence et le chaos des emportements des autres !
Être hautement empathique attire à soi des personnes parfois malveillantes, qui usent alors de leurs stratégies manipulatoires pour profiter abusivement des bonnes ondes de la personne sensible, de ces aptitudes à être bienveillante et à partager généreusement ses idées ou sa manière de penser !
Être une personne hypersensible a des avantages aussi : être plus compatissant, hyper créatif, plus intuitif !
Mais la plupart du temps, dans une société où les extravertis mènent la danse, être une personne sensible se résume à devoir se plier aux désidératas des autres, pour ne pas avoir à lutter dans un bras de fer trop douloureux et insupportable qui fait perdre du temps et beaucoup d’énergie!
L’être sensible capitule mais il ne se résigne jamais à être dans l’ombre des autres trop dominants. Son projet secret et sacré est toujours de démontrer qu’être sensible est une qualité hautement appréciable pour mener une vie en accord avec soi-même. Il lui reste ensuite à trouver le courage nécessaire pour apprendre à s’extraire de la vie rapide et surchargée des autres, qui ne savent pas se recentrer sur eux-mêmes, en se fixant des priorités pour ne pas perdre face, et préfèrent se perdre dans des liens qui leur donnent comme un sentiment d’existence et au passage brutalisent la sensibilité des autres !
L’être sensible n’a pas besoin de ce style de vie. Il existe dans sa bulle où il sait prendre soin de lui pour s’épanouir. Il sait apprécier sa solitude pour toujours mieux se connaître et pour vivre dans une perpétuelle source d’inspiration intérieure. C’est parce qu’il sait regarder la vie avec les yeux de son intériorité qu’il réussit à vivre avec les autres et à attirer à lui des relations harmonieuses et positives en mettant à distance, ceux qui lui causent du tort ou le dévalorisent en l’empêchant d’être lui-même.
Être une personne sensible n’est pas simple mais apprendre à se respecter est une étape fondamentale dans la vie d’un hypersensible. Plus il apprend à fixer des limites aux autres sans jamais les laisser l’envahir, plus il devient une personne ressource et inspirante.
Le jour où l’on découvre qu’on est hypersensible, c’est un moment de grâce que l’on célèbre car l’on sait qu’on contribuera à l’équilibre du Monde, du haut de nos sens éveillés et amplifiés. C’est cette acuité perceptive qui devient alors comme le radar de la vie de l’être sensible.
C’est parce qu’il ressent vivement ce qui le confronte qu’il apprend à vivre en conscience et en présence, pour préserver son bien-être indispensable à l’équilibre de sa vie !
Se sentir vidé par une relation, n’est pas normal ! Être happé par les problèmes des autres n’est pas concevable ! Se sentir comme vampirisé montre bien que quelque chose est néfaste dans ce que l’on vit avec les autres.
Les relations épanouissantes nous inspirent, nous donnent de l’élan, ouvrent notre cœur. Si l’on doit porter une cuirasse ou une carapace face à quelqu’un, c’est que cette personne ne nous fait pas du bien et nous apporte comme un malaise intérieur !
Réagir aux sentiments des autres par des sensations corporelles agréables ou désagréables permet de réajuster sans cesse les interactions d’un hypersensible. Quand il n’a pas le choix, il convient de faire confiance à son baromètre intérieur, en prenant du recul par rapport à la situation, pour ne pas se condamner à souffrir encore et encore !
Il est important d’observer la qualité de nos relations plutôt que la quantité. L’être sensible a besoin plus que tout de s’entourer de personnes aimantes, attentionnées, bienveillantes et protectrices, dans une réciprocité « actuante » où se nouer à l’autre devient un réel plaisir et une source de joie constante, même quand il faut surmonter certaines difficultés.
L’individu sensible est invité à prendre conscience de l’importance de placer son corps au centre de sa vie comme une caisse de résonance active, dans l’intention de prendre sa place au cœur de ses relations aux autres, sans qu’on l’affaiblisse ou qu’on lui manque de respect !
Prendre soin de son moi sensible devient une force et accroît l’énergie et le calme intérieur. L’être sensible a besoin de faire plus souvent des pauses avec lui-même car il s’épuise très vite dans les interactions. Par exemple, au cours d’une journée, prendre seul sa pause-déjeuner lui permet une parenthèse qui le recharge immédiatement pour poursuivre ensuite ses activités plus sereinement! L’hypersensible a besoin de s’octroyer plus de temps pour lui que pour les autres, ce n’est pas être égoïste mais se respecter dans ses limites.
C’est parce qu’on aime cette part de nous sensible que l’on apprend à vivre avec dans une globalité rassurante et sécuritaire.
L’être sensible apprend à s’écouter pour ne pas être désorienté. Il s’adonne à des activités créatives et créatrices, pour laisser libre cours à ses talents personnels car l’être sensible est un artiste dans l’âme. Lorsqu’il apprend à utiliser la créativité comme un exutoire, il s’offre une voie d’expression libre et engagée et se révèle et s’affirme à travers ses inspirations et ses créations !
L’être sensible, en reconnaissant sa sensibilité, répond mieux à ses besoins et s’accepte entièrement comme il est, sans se juger et s’aime de plus en plus fort !
Grandir de son hypersensibilité, c’est s’ouvrir à une connexion d’âme et de cœur au « plus grand que soi » et au sacré et à l’universalité de la vie.
Si vous côtoyez des personnes sensibles, pensez à les respecter sans chercher à envahir leur espace personnel, appréciez la part de mystère qu’ils dégagent, car à leur contact, si vous savez les honorez pour ce qu’ils sont, ils deviendront vos meilleurs alliés !
Et n’oubliez pas que nous sommes tous quelque part faits de sensibilité, quand on ne renie pas cette part de notre humanité, qui nous donne un regard plus doux et plus éclairé sur la vie !
Je suis moi-même hypersensible et fière de l’être!
Maryse Ligdamis de mesmotsdevie.fr