C’est drôle, cette capacité qu’on a tous à réécrire l’histoire. À t’entendre parler, on croirait que j’étais le méchant de ton récit, que tout ce qui s’est mal passé, c’était uniquement de ma faute. C’est plus facile comme ça, non ? Jouer le rôle de la victime, trouver un coupable pour apaiser ses blessures. Mais toi et moi, on sait que ce n’est pas si simple. Derrière chaque accusation, il y a des vérités que tu tais, des moments que tu préfères oublier parce qu’ils ne collent pas à ton discours.
Ce que tu ne dis pas, c’est tout ce que j’ai fait pour toi. Ces fois où je t’ai relevé alors que tu étais à terre, où j’ai choisi de rester malgré tes silences, malgré tes failles. Ces moments où j’ai mis de côté ce que je ressentais pour te donner ce dont tu avais besoin. Mais ça, tu n’en parles pas. Ça ne colle pas à l’histoire que tu racontes, celle où tu te présentes comme la victime parfaite. Pourtant, chaque mot que tu prononces, chaque mensonge que tu sèmes, dit plus de toi que de moi.
Alors, continue si tu veux. Raconte-leur tout ce que j’ai fait de mal, exagère, transforme, embellis ton rôle. Mais quand tu auras fini, quand tu auras épuisé toutes tes accusations, rappelle-toi une chose : le bien que j’ai fait pour toi, il reste intact. Tu peux mentir à qui tu veux, mais tu ne peux pas mentir à ta conscience. Un jour, elle te rappellera que rien n’est jamais aussi noir ou blanc que tu le prétends. Et ce jour-là, peut-être que tu comprendras enfin.