L’intuition, ce n’est pas un privilège réservé aux femmes. Pourtant, on nous le vend partout : les femmes seraient naturellement plus intuitives. Sérieusement ? C’est de la propagande.
Les femmes ne vont peut-être pas aimer que je dise ça, mais ne me lancez pas de pierre. Ce que beaucoup appellent « intuition féminine » repose souvent sur un biais cognitif, celui de la confirmation : on attribue leur capacité à « pressentir » les choses aux intuitions qui se sont avérées justes, mais on oublie toutes les fois où elles se sont trompées. Et bien souvent, ce qu’on appelle intuition n’est qu’un mélange d’émotions et de projections, qui peuvent brouiller leur radar. Une intuition claire demande du calme intérieur, pas un tourbillon émotionnel. Alors arrêtons de sacraliser l’intuition féminine comme si c’était un super pouvoir inaccessible aux hommes.
Les hommes ont aussi cette capacité, mais ils sont souvent conditionnés à l’étouffer sous des couches de logique et de rationalité. Ils peuvent même se laisser convaincre par leur propre raisonnement, au point d’étouffer cette petite voix intérieure qui sait déjà quoi faire. Pourtant, ceux qui osent écouter leur instinct le savent : il est là, puissant et précis. Ils n’en parlent pas, car admettre qu’on s’est fié à un ressenti n’est pas toujours perçu comme « masculin ». On attend des hommes qu’ils agissent avec froideur et méthode. Mais l’intuition masculine est une force discrète, prête à se déployer quand il le faut, sans se perdre dans le doute.
La vérité, c’est que l’intuition n’a pas de genre. Elle est présente chez tous ceux qui osent l’écouter, en faisant taire le bruit mental ou émotionnel. Les femmes, aussi intuitives soient-elles, peuvent se laisser piéger par leurs émotions, ce qui brouille parfois leur jugement. À l’inverse, les hommes, avec leur tendance à analyser, peuvent transformer leur intuition en une arme puissante, affinée par l’expérience. Ce n’est pas une question de biologie, mais d’apprentissage et de pratique.
Il est temps de sortir de ces clichés. Si tu crois que tu n’as pas d’intuition, c’est parce qu’on t’a appris à l’ignorer. Elle est là, cette voix en toi, comme chez tout le monde. La différence, c’est ce que tu en fais. Et le vrai danger, ce n’est pas de manquer d’intuition, mais de la laisser mourir sous le poids des croyances limitantes.
L’intuition n’a besoin ni d’émotion excessive, ni de raisonnement compliqué. Elle demande du courage. Le courage de lui faire confiance, même quand elle défie la logique. Elle ne t’appartient pas moins parce que tu es un homme. Elle n’est le privilège de personne. Alors, la prochaine fois qu’on te dit que l’intuition est une affaire de femmes, souris. Parce que tu sais que c’est faux.