Chaque matin, on se lève comme si la journée qui s’étend devant nous était infinie. On remet les projets à demain, on reporte les « je t’aime » à plus tard, et on laisse les opportunités filer parce qu’on se dit qu’il y en aura d’autres. Mais si on réalisait que chaque jour n’est pas un simple bonus dans notre existence, mais un pas de plus vers notre finitude, on cesserait peut-être de gaspiller ce temps si précieux. Le sablier s’écoule, que nous le regardions ou non, et à force d’ignorer ce fait, on finit par croire que la vie nous doit quelque chose.
Imagine un instant qu’on te donne une somme d’argent chaque matin, mais que tu sois obligé de la dépenser avant la nuit tombée. Que ferais-tu ? Dépenserais-tu cette richesse dans des futilités ou investirais-tu dans ce qui a vraiment du sens ? La vérité, c’est que le temps fonctionne exactement de la même manière. Chaque journée est une richesse qu’on ne peut ni économiser ni récupérer. Alors pourquoi perdons-nous autant d’heures à courir après ce qui, au fond, n’apporte rien à nos cœurs ? On s’égare, souvent, dans des distractions qui n’apaisent que temporairement le vide qu’on ressent.
Le jour où on comprend que chaque instant est irremplaçable, tout change. Les disputes inutiles perdent leur poids, les ambitions superficielles s’effacent, et l’essentiel devient une évidence : aimer, créer, ressentir, être là, pleinement. Ce n’est pas un discours pour faire peur ou culpabiliser, mais un appel à vivre. Non pas à survivre ou à attendre un futur hypothétique, mais à choisir la profondeur sur la surface, l’authenticité sur les illusions. Quand on intègre cela, la vie prend une couleur plus intense, et chaque seconde devient une œuvre d’art qu’on crée, non pas pour durer éternellement, mais pour marquer ceux qui partagent cette route avec nous.